Cameroun # Cap Vert : La Fécafoot sur le banc de touche
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Entre la nomination
« unilatérale » de Jean Paul Akono comme sélectionneur national et la
réunion hier chez le PM avec Samuel Eto’o, Rigobert Song, Adoum Garoua
et l’entraîneur national, l’avis de la Fécafoot ne semble plus pris en
compte. Les occupants de l’immeuble siège de Tsinga ne sont apparemment
plus les bienvenus dans la gestion de la sélection nationale.
Tous les médias camerounais ou presque
se sont fait l’écho du passage éclair de Samuel Eto’o dans la capitale
camerounaise hier. D’après ces médias, notamment Cameroon Tribune qui
publie à sa Une une photo sur laquelle on peut le PM Philemon Yang, Le
Minsep Adoum Garoua, le sélectionneur national Jean Paul Akono, ainsi
que le capitaine des Lions Samuel Eto’o et le team manager Rigobert
Song, les tractations auraient été fructueuses et l’ « apaisement »
serait désormais le maître-mot dans la tanière.
Mais le constat le plus frappant tout au
long de cette journée marathon, c’est l’absence très remarquée de
l’organe technique qu’est la Fédération camerounaise de football
(Fécafoot). Iya Mohammed, un temps annoncé dans la délégation qui devait
aller rencontrer les joueurs rebelles en Europe, le président de la
Fécafoot n’a, à aucune étape de la journée d’hier, été associé, de près
ou de loin, aux tractations. Encore moins ses fidèles lieutenants
habituels qui sont le vice-président Francis Mveng Ela, de
l’administrateur Alim Aboubakar Konaté ou encore du Secrétaire général
Tombi à Roko Sidiki. C’est dire si l’Etat du Cameroun a décidé de
prendre le taureau par les cornes et de régler lui-même les problèmes du
football camerounais qui, de l’avis de la majorité des observateurs,
sont à mettre à l’actif de la Fécafoot.
Ainsi, alors qu’ils auraient logiquement
dû être partie prenante de toutes les tractations, Iya Mohammed et Cie
sont laissés sur la touche. Le gouvernement du Cameroun agit exactement
comme si la Fécafoot n’existait pas, comme si le football camerounais
fonctionnait sans un organe technique. Sans doute que l’« apaisement »
prôné par le Chef du gouvernement, de même qu’une relative harmonie en
vue du match du 14 octobre prochain, n’étaient pas compatibles avec la
présence de l’instance faîtière du football camerounais. Vous avez dit
étrange ?
Ce d’autant plus que l’on se souvient
que le 13 septembre dernier, pour nommer Jean Paul Akono, le Minsep
Adoum Garoua, sans doute mis sous pression par sa hiérarchie, avait
porté le médaillé d’or olympique de Sydney à la tête de la sélection
nationale du Cameroun, en lieu et place du Français Denis Lavagne «
suspendu » ou plutôt viré sans aucun ménagement. Pour bien montrer
qu’elle n’avait en rien été associée à ce choix, la Fécafoot s’était
fendu d’un communiqué explicite sur son site Internet. Un communiqué
dans lequel la Fécafoot indiquait clairement que le nouveau
sélectionneur avait été nommé « unilatéralement » par le Minsep qui
l’avait prise de cours, alors qu’elle-même était en conclave à Garoua
pour désigner d’autres entraîneurs à la tête des Lions
Toutes choses qui démontrent bien que la
Fécafoot n’est plus en odeur de sainteté auprès des gouvernants. Une
mise à l’écart qui pourrait s’avérer salutaire pour la survie des Lions
indomptables. Reste maintenant à souhaiter que l’«apaisement » prôné par
les pouvoirs publics ne soit pas une vue de l’esprit et qu’elle soit
traduite par les faits. La Fécafoot a été pointée du doigt comme étant
la principale responsable des problèmes de la tanière et rien ne dit
qu’elle encaissera sans brocher son évidente mise à l’écart de la
gestion des affaires des Lions. Les démons qui hantent les couloirs de
la maison de Tsinga sont doute hors jeu pour le moment, mais parions que
la riposte ne tardera pas. Les pouvoirs publics ont donc intérêts à se
montrer d’une extrême vigilance dans les prochaines semaines et même les
prochains jours.
Steve Djouguela


