Sans surprise, cinq Espagnols figurent
dans notre équipe-type de l’Euro 2012. Aux côtés de Casillas, Sergio
Ramos, Jordi Alba, Silva et bien sûr Iniesta, meilleur joueur de cette
compétition, le Tchèque Gebre Selassie, le Portugais Pepe, l’Allemand
Khedira, l’Italien Balotelli et le Portugais Cristiano Ronaldo ont gagné
leur place. Revue d’effectif.
Iker CASILLAS (Espagne, 31 ans)Six matches, 570 minutes sur le terrain (prolongation contre le Portugal comprise) et un seul but encaissé :
Iker Casillas, au sommet de son art, a été le grand gardien de cet
Euro 2012
à un poste où la concurrence est pourtant de plus en plus sévère
(Buffon, Hart, Lloris, Neuer, Cech…). Battu par Di Natale lors du
premier match, le Madrilène n’a plus encaissé le moindre but ensuite, si
ce n’est lors de la séance de tirs au but contre le Portugal en
demi-finale. Une « loterie » qu’il a fait basculer du côté espagnol en
arrêtant la tentative de Moutinho. Du grand art…
Theodor GEBRE SELASSIE (République tchèque, 25 ans)Et dire
que certains pseudo-supporteurs de la République tchèque ont osé le
siffler en raison de sa couleur de peau. Non content d’être le meilleur
joueur de son équipe, Theodor Gebre Selassie, latéral droit né en
Tchécoslovaquie d’un père éthiopien, s’est révélé comme le plus
performant à son poste lors de l’Euro 2012. Sa pointe de vitesse a fait
des ravages. Offensivement pour se proposer comme solution de centres.
Défensivement pour contrer les ailiers adverses, à l’instar de
Cristiano
Ronaldo en quart de finale, obligé de changer de couloir même s’il a
fini par trouver l’ouverture de la tête en devançant le défenseur du
Werder Brême.
PEPE (Portugal, 29 ans)Le « chien fou » a mordu sans aboyer. Un peu de retenue, sans perdre pour autant son engagement, n’a pas fait de mal à
Pepe, le rugueux défenseur central portugais du
Real Madrid
qui s’est imposé comme une référence à son poste. Si le Portugal a pris
quatre buts lors de ses trois premiers matches, l’équipe lusitanienne a
ensuite posé les verrous, même l’Espagne ne trouvant pas l’ouverture
face à ce diable de Pepe.
SERGIO RAMOS (Espagne, 26 ans)A 26 ans, il fait déjà figure de taulier. Exilé sur le côté droit lors des campagnes précédentes de l’Espagne,
Sergio Ramos a complètement fait oublier l’absence de
Carles Puyol
lors de cet Euro 2012. Très propre dans ses interventions, rapide, bien
placé, le Madrilène a régné en maître, contribuant largement à la
solidité de la défense espagnole. S’il a déjà 92 sélections à son
compteur, il ne devrait pas s’arrêter en si bon chemin…
JORDI ALBA (Espagne, 23 ans)Et maintenant, ils ont des
latéraux de classe mondiale ! Les Espagnols disposent d’une nouvelle
arme dans leur équipe avec Jordi Alba. Bon défenseur, il est aussi une
menace de plus offensivement, pour preuve son but en finale contre
l’Italie sur un appel d’école dans la profondeur. Le Barça ne s’est pas
trompé en récupérant celui qui évoluait à Valence depuis trois ans.
Sami KHEDIRA (Allemagne, 25 ans)Au Real Madrid, il forme avec
Xabi Alonso
une paire équilibrée au milieu de terrain. Présent sur l’homme, il est
aussi un relais efficace dans l’entrejeu, un joueur qui n’hésite pas à
se porter vers l’avant pour faire parler sa puissance. Sa demi-volée
victorieuse contre la Grèce (4-2) a éclairé sa compétition.
Andrea PIRLO (Italie, 33 ans)A 33 ans, le milieu de terrain italien est loin d’être fini, quoiqu’en pense les dirigeants de l’
AC Milan. Pirlo l’avait déjà prouvé cette saison en conduisant la
Juventus Turin
au titre en Serie A, il l’a rappelé en dirigeant la Squadra Azzurra
avec une maîtrise et une classe folles lors de cet Euro. Sa vision du
jeu et la qualité de sa passe en font un meneur de jeu redoutable.
Respect !
Andres INIESTA (Espagne, 28 ans)«Il a symbolisé ce tournoi à
plus d’un titre, par ses courses et sa créativité, avec ou sans ballon.»
Andy Roxburgh, le directeur technique de l’UEFA, membre du jury qui lui
a décerné le titre de meilleur joueur de la compétition, ne pouvait
mieux résumer l’Euro 2012 d’
Andres Iniesta.
Buteur en finale de la Coupe du monde, le Barcelonais, enfin débarrassé
de ses pépins physiques, a pris le pouvoir en sélection. Et s’impose
déjà comme le successeur du vieillissant
Xavi.
David SILVA (Espagne, 26 ans)Champion d’Angleterre en titre avec
Manchester City,
le petit Espagnol (1,72m) a déboulé en pleine confiance en sélection,
s’imposant comme un titulaire indiscutable sur le côté droit. Déjà
buteur contre l’Irlande (4-0), c’est lui qui a débloqué l’Espagne face à
l’Italie en finale en coupant le centre tendu de Fabregas (4-0). Dans
la lignée des Barcelonais, il est surtout un danger par ses appels et
ses passes.
Mario BALOTELLI (Italie, 21 ans)C’était l’un des benjamins de
cet Euro 2012 et pourtant l’un des hommes les plus suivis. Précédé
d’une réputation sulfureuse, l’attaquant de Manchester City est resté
dans les clous lors de cette compétition. Et il fallait être diablement
convaincu de sa force pour résister à la fois aux insultes
inadmissibles, car à caractère racistes, dont il a été la victime mais
aussi à un début de compétition compliqué, marqué par des échecs répétés
devant le but. Sa récompense : un doublé en demi-finale contre
l’Allemagne dont un but superbe.
Cristiano RONALDO (Portugal, 27 ans)Passé à côté de ses deux
premiers matches, le Madrilène s’est réveillé face aux Pays-Bas,
s’offrant un doublé pour envoyer le Portugal en quarts de finale. Contre
une valeureuse équipe tchèque, c’est encore lui qui a fait la
différence pour qualifier les siens dans le dernier carré de l’Euro
2012. Ses retrouvailles avec les Espagnols étaient attendues. L’ancien
Mancunien a pesé sur la défense adverse mais a baissé la tête avant même
de tenter son tir au but. Il reste un joueur extrêmement dangereux
qu’aucune équipe ne voudrait se priver.
Ils auraient pu en faire partie…Parce qu’il nous a rappelé qu’il existait bien des gardiens en Angleterre,
Joe Hart mérite une place sur le banc, au même titre que
Gianluigi Buffon qui a conduit l’Italie en finale. En défense, l’Allemand
Philipp Lahm, malgré le nouvel échec de sa génération, et le Portugais
Bruno Alves ont fait une belle compétition. Au milieu, l’Anglais
Steven Gerrard, capitaine exemplaire, l’Espagnol
Xavi et le Français
Yohan Cabaye,
parce qu’il est peut-être la seule lueur d’espoir dans le ciel très
sombre en France, auraient pu prétendre à une place dans cette équipe.
Devant, le Portugais
Nani, qui s’est mis au diapason de Cristiano Ronaldo, le Suédois
Zlatan Ibrahimovic, pour son seul but contre la France, et l’Ukrainien
Andrey Shevchenko, admirable de courage et de fierté, sont des doublures potentielles, à l’instar de
Cesc Fabregas, qui a fait un gros tournoi dans un rôle contre nature.